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Le vide et les plaintes

Publié le par Mathias LEH

De quel territoire sensible suis-je donc fait ?

Qu’il en soit de la blanche lumière des jours atteints ou de la lumineuse et chatoyante orange des jours heureux, que nous imprime l’amour ? Ce mot piège aux contours insaisissables ?

Est-il donc impossible que tout se délite peu à peu ?

De l’amour il sera question…

Dans quel royaume ?

De la passion et de ses affres, je ne sais peut-être finalement rien. Il n’y a dans notre temps que des bribes, des incrustations livides. Je sens le temps d’avant qui fuit et me hante tant, un prénom se grave et je n’y peux rien, cela me mettrait même en rage. J’ai donné. J’ai abandonné et ouvert grand les portes, j’ai parfois aussi eu si peur. Je ressens aujourd’hui les brûlures qui furent, ce qu’il a fallu endurer et traverser. Ce chemin de solitude qui s’offre à moi, cette mise à l’écart, ce ban du monde que j’ai bel et bien choisi.

Je me souviens et je sens. Je sais. Les choses peu à peu s’inscrivent, je suis mort une deuxième fois, je suis tombé à nouveau, je ne cherche pas, plus de plainte, je sais ma responsabilité. Je dois prendre tout cela à bras le corps, mais que cela peut être dur, lourd et épuisant quelque fois. Je ne puis m’empêcher de me demander pourquoi cet échec cuisant, je le regrette et le sens pourtant inéluctable dans le même temps, je savais les forces contraires qui tournoyaient folles au-dessus de nous. Je crois que je l’ai su dès le premier trimestre dans les premiers déchirements, la force déchirante des premiers errements.

J’ai voulu être ce chat rebelle et indépendant, j’ai eu peur l’enfermement contenu dans le noyau même de l’amour. Je n’ai peut-être pas su être autre chose… Les volets se sont clos et ne sont pas prêt de s’ouvrir à nouveau, j’ai muré les accès, je ne sais pas faire autrement.

Pourtant. Les bribes, les incendies. Ils sont bel et bien là.

Cette soirée qui fut une nuit, ses mains qui prennent soudain les miennes et nos regards qui alors se croisent et prennent des envolées qui dépassent mots et sensations simples.

A quoi bon ressasser ainsi le passé ? Pourquoi se retrouver ainsi pris dans la pluie de nos oublis, je ne cherche pas, je sais que je ne trouverai rien.

J’aimerais que les mots soient effacés, que tu puisses ne pas avoir tué l’amour sans le voir et moi de tant t’avoir facilité la tâche ! Mon corps qui se cache, mon corps qui t’a peu à peu fait horreur, la honte qui a pris feu au-dedans de moi, pas à pas…

Je ne veux plus, les illusions ont trop bercé le vide.

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